Atelier mené dans la classe de Valérie Serveau, Ecole d’Edern - Finistère (Cycle3) (les élèves ont lu le texte mais pas encore vu le spectacle).

1. Discussion autour de L’Ogrelet

Tous les enfants avaient lu le texte de L’Ogrelet. Christian Duchange commence donc par une discussion sur le texte. Il demande aux élèves comment ils se représentent l’interprétation de ce texte. Il en profite pour parler des signes de théâtre, par exemple : comment représenter une grand-mère quand l’actrice qui joue le personnage n’est pas vieille ? Exemple : dos courbé, voix cassée… et on peu y croire ! C’est un signe de théâtre.

Christian Duchange demande ensuite aux enfants quel est le moment de l’histoire dont ils ont envie de se rappeler, un moment qui leur a particulièrement plu :

- Les épreuves (certains ont préféré la première, d’autres la deuxième) - La découverte du sang - Le jour de la rentrée - Quand il attrape le lièvre …

Il est de nouveau question de la représentation de ces moments (comment représenter le sang, le loup, l’ogrelet qui attrape un lièvre…) C. Duchange dit qu’au théâtre, on parle de MENTIR VRAI. Il faut qu’on croie à ce qui est représenté, mais la vérité n’est que suggérée. (« Citation de la vérité »).

Les élèves enchaînent sur les questions qu’ils se posent sur le sens de l’histoire : Peut-être que l’Ogrelet n’est pas guéri, malgré les trois épreuves ? On n’est jamais complètement guéri : il faudra toujours qu’il lutte contre lui-même ! (« Ce n’est pas parce qu’on a eu trois fois 20/20 qu’on aura des bonnes notes toute sa vie ! ») Mais l’orteil de Pamela sera toujours là pour lui rappeler qu’il doit faire attention (c’est comme sa conscience, « comme une petite voix dans sa tête » dit un enfant).

2. Mise en espace

Changement de salle (salle de gym), et mise en voix et en espace de la première scène de L’Ogrelet.

Les élèves forment deux lignes face à face (les filles d’un côté, les garçons de l’autre). Chacun a une photocopie du texte de la première scène. Les élèves disent les premières répliques en chœur (les filles, le texte de a mère, les garçons, le texte de l’ogrelet). Puis disent les répliques deux à deux.

C. Duchange leur demande de qualifier l’attitude des personnages : Comment est la mère ? – Inquiète Comment est l’Ogrelet ? – Rassurant.

Comment jouer la mère inquiète et le fils rassurant ? (Intoduit l’intention). Puis introduction du geste (quel geste pourrait faire une mère inquiète ?) Puis demande aux enfants de rentrer dans l’espace de jeu. Mise en espace L’ogrelet s’apprête à partir à l’école

Atelier mené dans la classe de Régine Pennec (6e), collège St Jean Baptiste - Quimper (Les élèves ont lu le texte mais pas encore vu la pièce)

Même principe que dans la classe d’Edern : l’atelier est découpé en deux parties : une partie « discussion » autour du texte, et une partie « mise en jeu » de la première scène de l’Ogrelet.

1. Discussion

Les collégiens avaient aussi vu « Lettres d’Amour » en octobre. C. Duchange en profite pour parler avec eux des similitudes qu’il y a entre les deux histoires : - absence du père. Dans les deux cas, il revient à la fin par le biais de lettres. - Dans les deux cas, il y un héros « en marge », « différent » des autres enfants de son âge. - Le rapport à l’alimentation (dans Lettres d’amour, la grand-mère était très sévère sur l’alimentation d’Ernest, dans l’Ogrelet, la mère ne nourrit son enfant que de légumes). - Le thème de la rencontre : Ernest, tout comme l’Ogrelet va faire la rencontre du monde extérieur (se fait dans les deux cas à l’école, et par la rencontre d’un fille). - Christian Duchange rajoute : le thème du duo.

Régine Pennec dit que les élèves ont été un peu décontenancés par la mise en scène de Lettres d’amour, mais qu’ils commencent à comprendre certaines choses qu’ils n’avaient pas saisies sur le coup.

Qu’ont-ils aimé dans L’Ogrelet ? De quoi ont-ils envie de se souvenir ?

- L’épreuve du loup - L’épreuve du coq : la tentation - La mère (une élève a trouvé son côté « mère poule » rigolo !) - Le lien entre la mère et le fils (lien fort, cordon ombilical qu’elle n’arrive pas à couper). Question de la liberté, de l’autonomie de l’enfant. Quel est le rapport de la mère à l’école ? - Pour les élèves de la classe, la mère pense que l’école permettra à son fils de se « désensauvager » - Pour C. Duchange, elle a peur de l’école, et aurait aimé garder son enfant rien que pour elle, même si elle ne le dit pas directement : il explique que c’est « l’écart entre le discours réel et le discours apparent » : au théâtre, on ne dit pas toujours ce qu’on pense.

2. Mise en voix / Mise en espace.

Changement de salle. Christian Duchange part sur le même principe qu’à Edern : filles et garçons face à face, en ligne, disent le texte 2 par 2 …

Atelier mené dans la classe d’Agnès Pilet, Ecole de St Nic (du CE1 au CM2). (Les élèves ont lu le texte et vu la pièce).

Etant donné que cette classe a vu la pièce, Christian Duchange décide de procéder différemment : il demande tout d’abord aux enfants ce qu’ils ont retenu de leur matinée au théâtre, ce qu’ils ont vu dans cette matinée. Il écrit au tableau tous les éléments cités par les élèves : Le personnage de l’ogrelet, de la mère, la robe de la mère, le sang, le coq, les lumières… C. Duchange les écrit au tableau, en les classant en plusieurs catégories (sans dire à quoi correspond ce classement). A eux tous, les élèves parviennent à reconstituer tous les éléments de la pièce. Il leur demande alors de trouver à quoi correspondent les catégories dans lesquelles sont rangées les mots : on retrouve plusieurs catégories : les personnages, les costumes, les accessoires, le maquillage, le son/la musique, les éclairages, les loges, le décor. Une fois ces catégories trouvées, il leur est demandé de finir de les compléter, avec les éléments qu’ils auraient oubliés… Cet exercice permet aux élèves de se remémorer le spectacle, sans, dans un premier temps, rentrer dans l’analyse. L’analyse vient plus naturellement dans un second temps, une fois que les éléments concrets ont été posés à plat.

C. Duchange en profite pour rappeler quelques codes du théâtre. La lettre, par exemple, ne se range dans aucune catégorie : elle n’était pas là concrètement. Tout comme l’école ou le loup : ce sont des éléments suggérés, dans la pièce (suggérés par les acteurs, la lumière, la musique…). Contrairement au cinéma (où on est obligés de tout montrer de façon réaliste), au théâtre, on peut se mettre d’accord sur des codes de représentation. (« Le théâtre est une citation de la vérité »).

Les enfants avaient également vu Lettres d’Amour de 0 à 10 (Cie l'Artifice), au mois d’octobre. Christian Duchange en profite pour consacrer la deuxième partie de la rencontre à une discussion sur les liens entre les deux spectacles : qu’est ce qui se ressemble, et qu’est ce qui ne se ressemble pas ?

- Il y avait deux acteurs sur scène dans les deux cas. - Peu de décors - Beaucoup de sons et de lumière - On retrouve les lettres, mais dans les deux cas, elles ne sont pas représentées matériellement. Dans Lettres d’amour, elles sont représentées par la lumière, et dans L’Ogrelet, par le son… - L’absence du père, la question de la famille, de la transmission…

Une rencontre riche en échanges et en émotions pour les élèves et le metteur en scène !